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le pangolin
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2 juin 2007

Afrique francophone :la question des diplômes et la fuite des cerveaux

Voici un dossier intéressant publié par le site www.telemacongo.com , je vous demande pour ceux qui cela interesse d'aller poursuivre la lecture des autres article concernant cette problématique. Ils sont tous bien faits.Merci et bonne lecture.

Pour mieux saisir les enjeux de la fuite des cerveaux en Afrique francophone, il est utile de s’intéresser à la question des diplômes. Cette question peut être abordée à travers l’harmonisation internationale selon les règles établies par l’UNESCO. Le problème de fond est celui des ressources humaines suffisamment formées qui sont nécessaires pour le développement des pays africains dans le contexte actuel de la mondialisation.

L’harmonisation des diplômes.

Le système d’harmonisation des diplômes de l’enseignement supérieur tel que nous le connaissons aujourd’hui a été élaboré à la suite de la seconde guerre mondiale, plus précisément au cours de l’année 1949. Ce système de reconnaissance et d’équivalence intervient dans le cadre des accords intergouvernementaux et est régi par un ensemble de conventions qui sont devenues officielles à partir de 1953. Ces conventions ont pour objectif de créer un cadre légal pour la reconnaissance des diplômes délivrés au sein des Etats membres, de permettre et de gérer la mobilité des étudiants étrangers dans l’espace international de formation. A partir des années soixante dix, l’UNESCO a pris des initiatives au sujet de l’harmonisation des différents systèmes de formation internationale afin de permettre à l’ensemble de ces universités de se relier entre elles à travers leur mise en réseau. C’est ainsi qu’ont été élaborées des conventions régionales pour la reconnaissance des études et des titres de l’enseignement supérieur qui sont devenues effectives pour les Caraïbes à partir de 1974, en 1978 pour les Etats Arabes, l’Europe en 1979, l’Afrique à partir de l’année 1981, L’Asie et le Pacifique au cours de l’année 1983. Toutefois, certains Etats, comme ceux de l’espace européen semblent jouir de privilèges par rapport aux autres pays . Par exemple, c’est le cas des universités européennes où il existe un accord commun qui favorise la mobilité et la reconnaissance des titres universitaires des chercheurs européens. D’ailleurs, ce cadre se matérialise à travers la validation institutionnelle des projets de recherches qui sont gérés par le dispositif que l’on nomme ERASMUS.

Somme toute, depuis quelques années, l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) développe des projets bilatéraux avec les pays africains. Ces projets permettent aux étudiants et aux chercheurs Africains de s’inscrire dans des projets de mobilité.
C’est par rapport à cette mobilité garantie par certaines institutions que l’on peut mieux mesurer l’importance de ce qu’on appelle la fuite des cerveaux, quand on sait que celle-ci renvoie aux choix individuels de certains cadres, c’est-à-dire de certaines compétences.

La fuite des cerveaux ou l’exode des compétences.

En Afrique francophone, le problème de la fuite de ces cerveaux concerne différents secteurs de la formation supérieure où l’on assiste à une perte massive des ressources humaines. L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) estime qu’entre 1960 et 1975, ce phénomène a concerné sur 27 000 personnes. De 1975 à 1984, ce chiffre a atteint 40 000. Depuis 1990, ce sont au moins 20 000 personnes qualifiées qui quittent le continent chaque année.

Au-delà des projets de mobilité interuniversitaire qui permet aux étudiants et aux chercheurs d’améliorer leurs outils de travail en même temps qu’ils s’inscrivent dans une dynamique de recherche et d’échanges pluridisciplinaires et interculturelles, la question du maintien des ressources humaines demeure pour l’Afrique un problème crucial, car comment penser le développement et l’exploitation des richesses du continent si celui-ci n’arrive pas à mettre sur pied une politique efficace pour garder ses meilleurs cadres ?

D’autant que les Etats africains consacrent des sommes colossales à l’enseignement supérieur. Sans une réflexion sur les filières à promouvoir et la capacité d’accueil de chaque pays du continent, on continuera sans doute à assister au gaspillage et à la fuite des cerveaux africains qui ne feront que renforcer l’écart entre pays riches et pays pauvres. Dans un rapport publié par Alain Coulon et Saeed Paivandi intitulé : « Les étudiants étrangers en France : L’état des savoirs », et précisément au sujet de l’exode des compétences, il apparait que cette dernière question est l’une des plus importantes entre la France et les pays africains. Selon le résultat de l’OCDE pour l’année 2003 toujours dans ce rapport, environ 400000 spécialistes des pays du Sud rejoignent chaque année les Etats-Unis, l’Union Européenne et le Japon.

De ce point de vue, cette question devrait être prise en compte dans le débat actuel en France, en vue de l’élection présidentielle. On ne devrait pas en effet oublier que le thème de « l’immigration choisie » véhiculé récemment en France exprime la volonté de certaines forces politiques françaises de disposer des compétences africaines au mépris des besoins de développement du continent Noir.

Il est évident que le problème de l’exode des compétences est un problème politique et, qui ne peut trouver de solutions qu’à travers de nouveaux choix et de nouvelles pratiques de gouvernance dans les pays africains. Et c’est dans ce sens qu’une nouvelle coopération entre les pays africains et les pays industrialisés favorable à la mobilité internationale des compétences pourra être mise en œuvre sans favoriser un exode de compétences qui soit bénéfique qu’aux seuls pays du Nord. En ce sens, le dispositif de projet de formation, « Transfert of Knowledge Through Expatrial National », (Transfert de Connaissance par l’intermédiaire des Nationaux Expatriés) mis en œuvre au Mali en 1996 a permis le développement d’une coopération internationale pertinente. Afin d’éviter des pratiques dont relève le discours sur « l’immigration choisie. » et sur « la fuite des cerveaux » unilatéral, on peut prévoir la création commune de réseaux de mobilité.

Fanela Célestin   Sur www.telemacongo.com

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